


Contre toute attente, et malgré un environnement marqué par de fortes incertitudes et des épisodes de volatilité, l’année 2025 peut, avec le recul, être qualifiée de bon millésime pour les actifs risqués, la majorité des grandes classes d’actifs affichant des performances positives en fin d’exercice, à l’exception notable du dollar. Cette faiblesse de la devise américaine aura d’ailleurs amputé une grande partie de la performance des actifs libellés en dollars pour l’investisseur européen, en l’absence de couverture de change. Cette lecture favorable en fin d’année ne doit toutefois pas masquer la complexité du parcours. Le pilotage des allocations aura été exigeant, tant les marchés ont été soumis à des revirements fréquents, notamment liés à l’imprévisibilité de la politique américaine. Les annonces successives de l’administration Trump, alternant durcissements et apaisements sur le front commercial, ont entretenu un climat d’incertitude permanent, ponctué de phases de stress et de corrections.
…les marchés actions ont bien résisté en 2025
En 2025, les marchés actions ont enjambé des défis majeurs (géopolitiques, guerre tarifaire), faisant preuve d’une certaine résilience. Bien que des pics de volatilité aient été observés (notamment autour du Liberation Day en avril suite à l’annonce de droits de douane d’une ampleur inédite), la volatilité moyenne sur l’année est restée relativement contenue. Dans ce contexte, l’indice mondial des actions (MSCI World) pourrait ainsi clôturer l’année sur une progression à deux chiffres en dollars, mais limitée à environ +4,5% en euros, illustrant l’impact significatif du facteur change pour les investisseurs européens. Les marchés émergents et la Chine ont enregistré la meilleure performance relative en 2025 (+30% en dollars, +14% en euros), portés par le rebond des valeurs technologiques et par l’affaiblissement du dollar américain. Les marchés européens ont également surperformé (+14%), soutenus par une politique monétaire plus accommodante de la BCE, un changement profond de doctrine budgétaire en Allemagne et des niveaux de valorisation plus attractifs que ceux des États-Unis. Il convient toutefois de souligner que cette performance est restée concentrée sur un nombre limité de secteurs, en particulier les valeurs bancaires et de la défense.
Une année record pour l’or mais avec un pilotage plus complexe
L’autre fait marquant de l’année est l’envolée de l’or, qui a atteint des records historiques (jusqu’à 4 350 $ l’once à son plus haut). Si cette performance confirme son rôle de diversification, le pilotage du métal jaune été plus complexe qu’il n’y paraît. En 2025, l’or n’a en effet pas joué son rôle traditionnel de valeur refuge en progressant en même temps que les marchés actions. Cette configuration inhabituelle a rendu les arbitrages moins évidents dans les allocations alors que les actifs risqués étaient bien orientés.
La dynamique haussière de l’or repose sur une conjonction de plusieurs facteurs : son rôle de protection contre l’inflation, les niveaux élevés et persistants des déficits budgétaires dans les pays occidentaux, mais surtout une demande structurelle soutenue de la part des banques centrales de certains pays émergents, en particulier la Chine et la Russie. Ces dernières réallouent progressivement leurs réserves de change, historiquement dominées par des obligations d’État libellées en dollars, vers l’or. À titre d’illustration, la part de l’or dans les réserves de change de la Chine est passée d’environ 3% à7%, avec un objectif affiché à moyen terme proche de 15%. Ce mouvement, communément qualifié de « dédollarisation », constitue selon nous un soutien structurel de long terme pour le métal jaune, et justifie pleinement son intérêt comme actif de diversification dans les portefeuilles, notamment face aux risques systémiques et monétaires.
Nous avons identifié trois forces majeures de soutien aux actifs risqués en 2025 :
L’assouplissement généralisée des politiques monétaires
Plus de 80% des Banques centrales ont déjà entamé un cycle de baisse de leurs taux directeurs. La BCE a conclu son cycle d’assouplissement, soutenue par une inflation désormais proche de 2% dans la zone euro. Aux États-Unis, la Fed a procédé à trois baisses (septembre, octobre, décembre), ramenant son taux directeur dans une fourchette de 3,5% à 3,75%. La Banque centrale américaine reste cependant confrontée à un arbitrage délicat entre emploi et inflation, accentué par les incertitudes liées au shutdown.
Une croissance bénéficiaire globalement solide
Les bénéfices des entreprises devraient afficher une forte progression, proche de +10%, au niveau mondial selon le consensus des analystes. Les fondamentaux restent bien orientés, même si une normalisation s’observe dans certains secteurs (énergie, matériaux, secteurs exportateurs européens). Les entreprises ont pour l’instant réussi à absorber l’impact des droits de douane et à préserver leurs marges.
Le boom de l’IA et la reprise des investissements en Europe
Aux États-Unis, les dépenses d’investissement liées à l’IA restent très dynamiques (le secteur technologique Nasdaq 100 affiche une performance supérieure à +20% en dollars).En Europe, les perspectives d’investissement dans les infrastructures et dans la défense contribuent également à soutenir les marchés (performance du secteur environ >+50% en 2025).
Pour 2026, nous serons attentifs à l’évolution de la croissance économique, en particulier aux Etats-Unis où coexistent un marché de l’emploi en faiblesse et une politique budgétaire expansionniste. Des mesures budgétaires et des plans d’investissements en Chine et en Allemagne devraient soutenir l’activité. Au niveau géopolitique, un éventuel règlement du conflit Russie-Ukraine serait une surprise et un événement majeur pour les marchés au bout de la 4e année de conflit. Ces facteurs devraient continuer d’apporter un soutien en 2026. Néanmoins, les valorisations élevées, particulièrement aux États-Unis, militent pour une approche prudente, diversifiée et sélective. Deux thèmes majeurs retiennent notre attention pour l’année à venir : le potentiel resserrement de l’écart de croissance entre les Etats-Unis et l’Europe et la thématique de l’IA qui devrait rester porteuse mais sur laquelle il convient d’être sélectif.
Etats-Unis /Europe : arbitrage régional entre change, croissance et valorisation
La question cruciale pour 2026 sera de savoir où va le dollar. Avant de s'aventurer sur les marchés américains, il est impératif d'évaluer le risque de change après la baisse de 2025. Dans le même temps, l’Europe se positionne pour un rattrapage structurel. Les vastes plans d'investissements annoncés, notamment le plan allemand de 1 000 milliards d'euros, devraient soutenir une reflation domestique et injecter de la croissance potentielle. Le marché européen reste moins cher que son homologue américain alors qu’un resserrement de l’écart de croissance économique pourrait s’opérer entre les États-Unis (qui ralentissent légèrement) et l'Europe (qui accélère, même si elle restera en dessous).
L’IA : la sélectivité est de rigueur
L'IA est un facteur de croissance à moyen terme indéniable. Cependant, la prudence est de mise face à l'énorme concentration de la valorisation sur certains titres. Une partie de la cote des valeurs technologiques américaines est fortement valorisée sur de purs espoirs de bénéfices futurs. Nous pensons qu’il faut rester à l'écart des sociétés d’IA sans bénéfices établis, car elles sont les plus exposées à des déceptions et des corrections brutales. Les gagnants de demain émergeront, mais il faut laisser le temps à l'innovation de se monétiser concrètement. Considérant la difficulté à identifier ex ante les prochains gagnants de l'IA, un investissement au travers d'un indice global ou thématique ciblé nous semble être la voie la plus sûre pour capter la dynamique.
En conclusion…, si 2025 aura été une année de résilience et de performance inattendue, la diversification reste clé dans toute allocation d’actifs. Face à des niveaux de valorisation élevés et des risques, il convient de manœuvrer avec discipline, la stratégie d’ARUM Gestion Privée restera active et sélective, réaffirmant l’importance :
- De préserver des poches de liquidités (fonds euro, monétaires, fonds obligataires prudents);
- De saisir de manière opportuniste les phases de correction pour entrer progressivement sur les actifs risqués selon la dose de risque acceptée par chacun :
- Et de diversifier avec discernement les expositions sur les différents marchés.




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