Achevé de rédiger le 26/05/2025
Après un début d’année pour le moins chaotique sous l'effet des coups de semonces tarifaires de l’administration Trump, les principaux indices actions semblent bénéficier d'un répit apparent. La suspension temporaire des droits de douane réciproques– officialisée le 9 avril – et la stabilisation progressive des conditions financières ont en effet permis de dissiper (au moins partiellement) le spectre d’une récession mondiale. L’heure est-elle à l’optimisme prudent ? Le marché obligataire semble renvoyer un message sensiblement différent que ces mêmes grands indices. Tour d’horizon dans cette newsletter des tendances macro-économiques et implications stratégiques majeures.
Une croissance mondiale résiliente… mais inégale
L'accalmie évoquée en préambule ne traduit pas pour autant une disparition des tensions commerciales... Qui sont loin d'être réglées. Dans ce contexte chahuté, la croissance mondiale résiste bien et devrait même s’établir à 2,7 % en 2025...Après 3,1 % en 2024. Une décélération modérée qui tient pour le moment davantage à une normalisation post-Covid qu’à une réelle détérioration de la conjoncture globale. La désescalade tarifaire entre les États-Unis et la Chine a notamment contribué à calmer le jeu sur les marchés obligataires et à soutenir les actifs risqués.
La thématique qui avait tant monopolisé l'attention des investisseurs ces derniers mois a peu à peu quitter les premières pages des éditoriaux financiers : la désinflation poursuit son chemin à un rythme soutenu. Le ralentissement des prix dans les services, la décrue des prix des loyers et la stabilisation des cours du pétrole devraient en effet contribuer à limiter les pressions haussières à court et moyen terme. L’inflation mondiale reste élevée en absolu si on la compare aux standards de la dernière décennie, et est ainsi attendue à 3,8 % en2025, contre 5,7 % en 2024.
Pendant ce temps, outre-Atlantique... Evitons la sortie de route !
Le PIB américain a reculé de 0,3 % au T1, en rythme annualisé, sous l’effet d’un commerce extérieur fortement dégradé par l’anticipation des nouvelles barrières douanières. Toutefois, la demande intérieure reste robuste (+3 % hors effets de stocks), soutenue par un emploi encore solide et des projets de soutien fiscal discutés au Congrès. Le plan « Big, Beautiful Bill », défendu par la majorité républicaine, pourrait atténuer l’impact économique des mesures protectionnistes.
La Réserve fédérale adopte de son côté une posture pour le moins... Attentiste. Si la baisse des taux semble envisageable au second semestre, le statu quo reste pour l’instant privilégié dans un contexte de modération de l’inflation (prévision à 3,1 % auT4).
Zone euro : des vents contraires, mais une croissance en soutien
En Europe, le tableau conjoncturel reste contrasté. Le rebond de début d’année, porté par une croissance de 1,3 % au T1, masque des fragilités structurelles : ralentissement de la consommation des ménages, fléchissement du moral des entreprises, et tension politique autour des futures négociations commerciales avec les États-Unis.
La BCE a entamé un cycle de détente, sans consensus marqué sur sa poursuite. Les perspectives de croissance pour 2025 sont néanmoins revues en légère hausse à 0,9 %, soutenues par l’assouplissement budgétaire allemand et une désinflation en cours (attendue à 2 % en fin d’année). Le plan de relance allemand annoncé en début d'année(fonds infrastructure de 500 milliards sur 10 ans, dépenses de défense exemptées des ratios d'endettement, déficit budgétaire accordé au niveau des états et des gouvernements locaux) constitue un facteur de soutien certain à la conjoncture de l'Allemagne et plus globalement de l'Euroland.
Chine : entre soutien d’État et prudence des ménages
Le revirement commercial américain profite à l’Empire du Milieu. La croissance chinoise est attendue à 4,6 % en 2025, un chiffre inférieur à l’objectif officiel, mais supérieur aux anticipations précédentes. Le gouvernement a multiplié les annonces : assouplissement de la politique monétaire, émission d’obligations publiques, et relance ciblée dans le secteur immobilier.
Reste que la consommation peine encore à redémarrer. L’inflation est désormais quasi-nulle (0,1 % au T2) ... comme un témoin des pressions déflationnistes persistantes et d’une prudence encore palpable des ménages.
Marchés financiers : la prudence reste de mise
Si le rebond en V des actions mondiales semble valider le scénario d’un atterrissage en douceur, plusieurs zones d’incertitude demeurent. Les indices boursiers retrouvent des niveaux élevés... et les attentes de bénéfices par action paraissent encore optimistes. Un contexte propice selon nous à un allégement des expositions actions, surtout avant le resserrement estival traditionnel des volumes !
Sur le front obligataire, les spreads de crédit* se sont resserrés, limitant l’attrait relatif du haut rendement. Nous maintenons une prudence à l'égard de ce segment et préconisons de privilégier "l’investissement grade", à savoir les obligations les mieux notées.
Conclusion : vigilance active... et opportunisme estival !
La désescalade commerciale et la normalisation monétaire constituent des signaux encourageants pour les investisseurs. Mais le niveau élevé des droits de douane, l’atonie de la consommation dans certaines zones et les divergences politiques au sein des grandes banques centrales imposent une posture prudente. Surtout, les actions pourraient souffrir d'une attractivité relative dégradée par rapport au rendement des obligations ! Le conditionnel reste de mise dans un tel contexte... Et un pilotage actif et sélectif de l’allocation d’actifs est donc plus que jamais indispensable dans ce contexte !
ARUM Gestion Privée reste pleinement mobilisée pour ajuster en conséquence vos allocations face à ce contexte mouvant.
Toute l’équipe d’ARUM Gestion Privée reste à votre disposition pour vous accompagner dans vos réflexions patrimoniales.
*Le spread de crédit correspond à la différence de taux d’intérêt entre une obligation risquée (comme celle d’une entreprise) et une obligation sans risque (comme celle de l’État). Il reflète le risque que l’emprunteur ne rembourse pas. Plus le spread est élevé, plus le risque est jugé important par le marché.
vos actifs
Vous êtes chef d’entreprise ou aspirez à le devenir, des questions doivent être étudiées avec précaution.
vos proches
Vous souhaitez protéger votre famille, différents aspects doivent être étudiés en fonction de votre situation afin de mettre en place une protection optimale et flexible.
votre patrimoine
Vous vous interrogez sur la meilleure organisation de votre patrimoine eu égard à votre situation et à vos objectifs. Diverses questions peuvent se poser.
votre allocation financière
Vous vous interrogez sur les moyens d’optimiser et de diversifier votre patrimoine financier et immobilier.