Le rôle des banques centrales, particulièrement actives depuis six ans dans l’économie mondiale, a consisté à développer une politique monétaire accommodante des liquidités (quantative easing) à travers notamment une réduction drastique des taux d’intérêt directeurs ; cette politique a permis le développement de l’économie à bas coût jusqu’à l’arrivée de la pandémie en 2020. Les conséquences du confinement mondial sur la production et le blocage des flux commerciaux ont alors conduit à des chocs d’offre considérables, provoquant des hausses de prix et une situation inflationniste dans la plupart des pays du globe, plus généralisée aux USA qu’en Europe.
Les banques centrales ont alors entrepris de lutter contre l’inflation par la mise en œuvre d’une politique restrictive à travers les hausses vigoureuses des taux d’intérêt, et la réduction de leurs bilans. Toutefois, elles ont dû faire face en même temps, dans chaque pays, à des politiques budgétaires généreuses qui se sont avérées contra-cycliques dans leurs souhaits d’aider les populations.
Lutter contre l’inflation, sans peser sur la croissance n’est pas chose aisée, et la politique monétaire des banques centrales ne peut devenir plus accommodante, par une baisse des taux d’intérêt cette année, que si l’inflation recule suffisamment (objectif 2%) tout en évitant la récession.
C’est la recherche de cet équilibre qui est à l’origine des révisions de croissance, à la baisse puis à la hausse en quelques mois.
Où en sommes-nous ?
- Aujourd’hui, la croissance du PIB mondial serait en accélération légère en 2024à 3,3% (vs 3,1%) et serait du même ordre en 2025.
L’inflation mondiale devrait refluer vers 3,2% en fin d’année et poursuivre à la baisse en 2025.
- Les USA, d’après le FMI, devraient atteindre une croissance, revue récemment à la hausse de 2,7% (vs 2,5%) puis 1,9% en 2025.
L’inflation devrait descendre sous les3% en fin d’année ; le consensus de marché qui prévoyait 6 baisses de taux en début d’année, est revenu à 2 ce qui parait plus réaliste.
- En zone euro, l’écart se creuse avec les USA et le FMI prévoit une faible croissance de 0,8% en 2024 (vs 0,4%) et un redressement à 1,5 % en 2025.
L’inflation prévue à 2,3% en fin d’année, permettrait à la BCE de baisser ses taux directeurs dès juin, avant la FED, afin de relancer la croissance.
- Dans les pays émergents, l’hétérogénéité reste la règle : l’Inde affiche la plus forte croissance avec 6,8% prévue en 2024(vs 7,8%) et 6,5% en 2025 ; tandis que la Chine tarde à sortir de la crise immobilière et tente de relancer sa croissance en revenant vers le système d’exportations qui avait assuré son développement dans les années 2000 ; le FMI prévoit une progression du PIB chinois de 4,6% en 2024 (vs 5,2%) et 4,1% en2025.
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N’ayons pas peur des mots, le contexte évoqué précédemment a engendré un vrai bouleversement des équilibres en place sur les marchés financiers lors des années 2010. La disparition progressive des rendements au cours de cette décennie avait ainsi poussé de plus en plus les investisseurs en quête de rendement (comme le sont par exemple les fonds de pensions anglo-saxons) vers des marchés non naturels pour eux… Contexte provoquant un effet boule de neige sur nombre de classes d’actifs… et des excès de valorisations réguliers (comme sur les actions typés « croissance », capable de croître indépendamment du cycle économique et donc d’offrir au porteur une forme d’alternative aux rendements obligataires). Retour depuis quelques mois à la théorie classique de portefeuille que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, et qui permet de combiner le rendement du marché obligataire à l’attractivité à long terme du marché actions !
Tout changement de paradigme offre le plus souvent les plus belles opportunités…mais aussi son lot de pièges à éviter ! De manière générale, nous considérons que la visibilité globale s’améliore, mais que des consolidations*pourraient avoir lieu à court terme sur les grandes places financières. Aussi, les marges de manœuvre conservées (comme sur le fonds Euro ou des véhicules monétaires) dans les allocations que nous conseillons devraient se révéler précieuses dans les prochains mois pour progressivement profiter de ces fameuses opportunités.
*baisses passagères qui ne menacent/invalident donc pas la tendance haussière de fond
Comme les éditoriaux financiers aiment le rappeler, les grands indices US que sont le S&P 500 et le Nasdaq voguent de record en record et ont d’ores et déjà effacé des tablettes le trou d’air de 2022. Le principal piège serait ici… de s’interdire l’exposition à cette classe d’actifs, bien que les valorisations restent (structurellement ?) élevées aux Etats-Unis. Le raccourci est trop souvent fait par les observateurs entre « indice au plus haut » et « fin prochaine de la tendance haussière ». Nous préconisons la mise en place d’un plan de renfort progressif sur ces classes d’actifs (via des ETFs dans les contrats qui le permettent). Les indices de nos amis américains restent un excellent outil pour investir sur les segments à forte valeur ajoutée… Toute consolidation pourrait être mise à profit pour accélérer dans les prochains mois ce plan de renfort progressif démarré dans vos allocations (selon le risque de chacun) au mois d’Avril.
Pour ce qui est du vieux continent, le contexte reste propice à la sélectivité ! Les grosses capitalisations affichent des résultats dans l’ensemble solides, mais les valeurs défensives sont chèrement valorisées et le potentiel de rattrapage des secteurs profitant de la remontée des taux (comme les actions bancaires, bien plus pondérées dans les indices de l’Euroland qu’outre-Atlantique) en grande partie consommée.
En revanche, l’horizon se dégage peu à peu du côté du « segment oublié »des dernières années, les petites et moyennes capitalisations !Plus communément appelées « les small caps » dans notre industrie jamais avare d’anglicismes, elles devraient profiter nettement de l’amélioration prochaine des conditions de financement. Notons que celles-ci ont touché au cours du premier trimestre un point extrême de sous performance par rapport aux « large caps », et nous observons un début de regain d’intérêt sur ces valeurs depuis.
Nous considérons chez ARUM Gestion Privée que les prochains mois permettront de poursuivre le renfort de ces positions déjà démarré depuis le début de l’année dans vos allocations, en nous attachant à diversifier les acteurs/ style de gestion. Ce segment est selon nous celui qui offre le plus haut potentiel de performance à horizon 5 ans…. Rappelons que le segment fut très pénalisé par le durcissement monétaire et présente aussi un rapport rendement/risque attractif en absolu. En relatif, cette classe d’actif est susceptible de surperformer lors du prochain cycle d’assouplissement monétaire…peu importe finalement que le cycle de baisse des taux démarre en juin, en septembre ou même en 2025. Il est en revanche primordial que l’exposition à ces valeurs soit construite avec discernement et progressivité.
Place désormais au marché le plus intéressant à commenter actuellement et rapidement évoqué en introduction : les obligations ! Première évidence, le retour de l’inflation a provoqué un retour des rendements, que certains observateurs considéraient comme disparus à jamais. S’il sonne désormais comme une évidence de profiter de ce retour salutaire pour l’épargnant, il convient également de ne pas tomber dans ce fameux piège du court terme : nombre d’intervenants prennent aujourd’hui la situation actuelle comme une garantie future (de la même manière que les taux « ne remonteraient jamais »il y a peu, ils ne seraient aujourd’hui pas près de rebaisser de manière significative…).
Nous préconisons chez ARUM Gestion Privée de construire de manière progressive (en conservant donc une marge de manœuvre) une exposition aux maturités longues. Nous avons ces dernières semaines privilégié dans vos allocations les obligations souveraines ou offrant les meilleures notations, et surveillerons d’éventuelles opportunités sur le marché du « haut rendement ». En d’autres termes, ne nous contentons pas du retour des taux attractifs sur les placements de court terme !
La principale (et dernière) conclusion que nous pouvons tirer de cet environnement économique et de marché est la même que celle qui guide notre vision de l’investissement : il est illusoire de vouloir prévoir les mouvements de court terme. Plutôt que de nous livrer à ce jeu perdu d’avance de deviner où seront les marchés dans 3 mois, nous considérons chez ARUM Gestion Privée que notre rôle est justement de prendre la hauteur nécessaire pour vous accompagner dans l’optimisation de votre patrimoine financier sur le long terme. Il convient pour ce faire de résister aux effets de mode, de construire avec méthode son exposition aux actifs« cœur de portefeuille » … tout en profitant des périodes de volatilité pour faire preuve d’opportunisme (augmenter sa poche obligataire, se positionner sur les actifs risqués susceptible de profiter du prochain cycle de baisse des taux d’intérêts). Comme nous le rappelions en introduction, il est en revanche impossible de se montrer opportuniste… si aucune marge de manœuvre n’est disponible. La constitution d’une poche « fonds Euro » en cette période particulièrement incertaine répondait à cette logique. Elle est désormais susceptible d’être mobilisée…
En synthèse, l’horizon économique et financier s’éclaircit peu à peu… mais l’embellie fulgurante des grands indices depuis le mois d’octobre nécessite de matérialiser dans vos allocations cet optimisme avec méthode et flexibilité. Une philosophie qui guidera l’approche financière d’ARUM Gestion Privée ces prochains mois.
vos actifs
Vous êtes chef d’entreprise ou aspirez à le devenir, des questions doivent être étudiées avec précaution.
vos proches
Vous souhaitez protéger votre famille, différents aspects doivent être étudiés en fonction de votre situation afin de mettre en place une protection optimale et flexible.
votre patrimoine
Vous vous interrogez sur la meilleure organisation de votre patrimoine eu égard à votre situation et à vos objectifs. Diverses questions peuvent se poser.
votre allocation financière
Vous vous interrogez sur les moyens d’optimiser et de diversifier votre patrimoine financier et immobilier.